Il est des textes que l’on aurait l’impression de galvauder à tenter d’en parler comme si les mots pour les dire au plus juste n’existaient pas, des textes à ressentir comme une affaire personnelle. « Ce qui est monstrueux est normal» de Céline Lapertot (à paraître en mai) en est un.
Au risque de dire des bêtises, ce quatrième ouvrage m’apparaît comme un possible point d’inflexion dans cette magnifique trajectoire littéraire et en évoquant Zola à la suite de l’auteur, un peu comme a succédé au créateur dur, en colère, des Rougon, le photographe apaisé de Médan.
Ce qu’en dit l’éditeur :
« Ce qui est monstrueux est normal, c’est une phrase qu’elle écrira
souvent, l’enfant devenue grande, sans savoir que cette litanie
constituera le fil rouge d’un récit. Oui, ce qui est monstrueux est
normal, pour un être jeune dont l’œil s’habitue aux fissures dans les
murs blancs et aux odeurs d’urine dans les couloirs d’immeubles. Il vaut
mieux en rire qu’en pleurer, dit l’adage populaire, à peine conscient
de son héritage. Rire de l’homme qui nous élève, chercher tout au fond
de soi le respect qu’on lui doit, mais rire – un rictus qu’on n’effacera
jamais – pour oublier qu’on voudrait lui balancer un bon coup de pied
dans la nuque.
Céline Lapertot se confronte à son passé. De ce combat nécessaire avec elle-même et de ses souvenirs est né ce texte qui n’est pas un livre comme les autres. Ce n’est pas une autofiction, c’est un récit autobiographique, un long cri plein de rage. »
